Probabilité de refroidissement local temporaire

Ce projet permet aux chercheurs et décideurs d'être mieux éclairés sur le rôle de la variabilité naturelle dans l’évolution du climat, celle-ci empêchant le réchauffement climatique causé par les activités humaines de s’effectuer de manière graduelle.

Détails du projet
Programmation scientifique
Programmation 2014-2019
Thématique(s) et priorité(s)
Scénarios et services climatiques
Début et durée
Mai 2013 • Décembre 2014
Statut du projet
Terminé
 
Responsable(s) scientifique(s)
Patrick Grenier
Ouranos
Diane Chaumont
Ouranos
Ramón de Elía
Ouranos

Contexte

Même sous l’action climatiquement dominante des gaz à effet de serre, les températures de l’air à la surface peuvent présenter des périodes de refroidissement temporaire relativement longues. Cela est vrai au niveau global, mais encore plus aux niveaux régional ou local, le climat étant plus variable aux petites échelles spatiales.

En considérant un grand ensemble de simulations numériques, il est possible d’estimer la probabilité qu’un endroit donné connaisse des périodes de refroidissement. Pour le territoire canadien et la période 2006-2035, les probabilités de baisse des températures annuelles sont de l’ordre de 40 à 46 % pour une durée de 5 ans, et de 2 à 18 % pour une durée de 25 ans, en cohérence avec une tendance au réchauffement sur le plus long terme.

Les résultats de ce projet rappellent l’importance de la variabilité climatique naturelle, et indiquent qu’une tendance temporaire au refroidissement ne contredit pas le réchauffement observé et prévu.

 

Objectif(s)

  • Expliquer la cohérence entre une tendance temporaire au refroidissement et le réchauffement à long terme. Illustrer l’importance de considérer la variabilité climatique dans l’adaptation à court terme;

  • Estimer les probabilités qu’un refroidissement d’une durée allant de 5 à 25 ans survienne durant la période 2006-2035, à travers le Canada et pour chaque saison;

  • Étudier l’impact de la méthode de construction des scénarios climatiques sur les résultats.

Démarche

  • Interpolation de 60 simulations climatiques globales représentant 15 modèles numériques et 4 scénarios d’émissions sur une grille couvrant le Canada;

  • Construction des scénarios climatiques par ajustement statistique des simulations basé sur un produit d’observation;

  • Calcul des probabilités de refroidissement par endroit et par saison;

  • Rédaction d’un article scientifique.

Résultats

Les probabilités ont été obtenues à partir de 60 simulations, soit 4 pour chacun des 15 modèles globaux suivants : FGOALS-s2, MIROC5, MRI-CGCM3, HadGEM2-AO, GFDL-ESM2M, HadGEM2-ES, FIO-ESM, NorESM1-M, MIROC-ESM-CHEM, CSIRO-Mk3-6-0, GISS-E2-R, CCSM4, GFDL-ESM2G, MIROC-ESM, et GFDL-CM3.

Chaque simulation d’un modèle est basée sur l’un des scénarios d’émissions RCP2.6, RCP4.5, RCP6.0 ou RCP8.5, et un poids égal est attribué à chacune des 60 simulations. Une fois que chaque simulation a été utilisée pour construire un scénario climatique, la fréquence d’occurrence de pentes linéaires négatives pour une durée déterminée (5, 10, 15, 20 ou 25 ans) durant la période 2006-2035 est interprétée comme la probabilité de refroidissement – cette interprétation repose sur le principe que plus un phénomène (comme un refroidissement) est simulé fréquemment par les modèles climatiques, plus l’on doit le considérer plausible pour le système atmosphérique réel. Les calculs sont effectués indépendamment pour chacun des points d’une grille couvrant le Canada.

 

Figure 1

Figure 1 : Températures moyennes hivernales (déc-janv-fév) observées (1962-2010; en noir) et scénario futur plausible (2011-2035; en vert) pour la Ville de Québec. Les tendances linéaires de durée de 15 ans centrées sur chaque année peuvent indiquer un refroidissement (bleu) ou un réchauffement (rouge). Le scénario climatique a été sélectionné parmi un plus large ensemble de 15 scénarios, dont la variabilité interannuelle est représentée en gris.

 

La Figure 2 ci-dessous montre les probabilités de refroidissement pour une durée de 20 ans, telles qu’obtenues pour chaque saison. Généralement, les probabilités approchant les 50% vont de pair avec une variabilité climatique interannuelle très forte par rapport au signal de fond (tendance à long terme), comme c’est le cas par exemple pour le Labrador en hiver (DJF, pour décembre-janvier-février).

À l’inverse, les faibles probabilités dénotent un fort signal de réchauffement par rapport à la variabilité interannuelle, comme c’est le cas par exemple pour l’extrême sud du Québec en automne (SON, pour Septembre-Octobre-Novembre).

Figure 2

Figure 2 : Probabilités de refroidissement local sur 20 ans, à travers le Canada et pendant la période 2006-2035. Les probabilités sont présentées par saison : a) hiver (DJF), b) printemps (MAM), c) été (JJA), et d) automne (SON).

Retombées pour l'adaptation

Retombées pour l'adaptation

L’article scientifique publié vise entre autres à éclairer les chercheurs et les décideurs en vulnérabilité, impacts et adaptation sur le rôle de la variabilité naturelle dans l’évolution du climat, celle-ci empêchant le réchauffement climatique causé par les activités humaines de s’effectuer de manière graduelle.

Les régions canadiennes ayant de fortes probabilités (approchant 50 %) de voir survenir des tendances temporaires au refroidissement ont pu être identifiées, pour chacune des saisons.

Le projet fournit aussi une argumentation contre toute remise en cause du réchauffement global qui serait basée, par exemple, sur le fait que les températures globales ont connu une certaine stagnation durant la première décennie de ce siècle, ou encore sur le fait de records de froid épisodiques.

Publications scientifiques

Date
Titre
Auteur
Type de document
Langue(s)
2015
Chances of Short-Term Cooling Estimated from a Selection of CMIP5-Based Climate Scenarios during…
Grenier, P., de Elía R., Chaumont, D.
Anglais

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