Impact des changements climatiques sur la demande d’énergie au Québec et les solutions d’adaptation

Cette étude est particulièrement utiles pour les décideurs énergéticiens dans la planification de la production et la distribution d'énergie, comme par exemple la gestion de la demande, la planification des équipements de pointe, ou encore les programmes d’efficacité énergétique qui permettent de réduire les apports de chaleur dans les bâtiments pour modérer l’augmentation des besoins en climatisation.

Détails du projet
Programmation scientifique
Programmation 2014-2019
Thématique(s) et priorité(s)
Énergie
Début et durée
Octobre 2013 • Août 2015
Statut du projet
Terminé
Responsables scientifiques
Gaétan Lafrance
INRS
Claude Desjarlais
Ouranos
Laurent Da Silva
Nada Conseils

Contexte

Une étude publiée par Ouranos (Lafrance et Desjarlais, 2006) a montré que le réchauffement des températures dû aux changements climatiques se traduirait au Québec par une baisse importante de la demande d’énergie pour le chauffage et par une augmentation moins grande des besoins en climatisation.

Compte tenu de l’intérêt de ce genre d’analyse en matière de politique publique, il est pertinent de mettre à jour l’étude de 2006 en tenant compte des nouvelles projections climatiques et en considérant les plus récentes données socio-économiques et techniques.

 

Objectif(s)

  • Produire des scénarios d’impacts physiques et économiques vraisemblables des changements climatiques sur la demande en énergie au Québec aux horizons 2030 et 2050.

  • Élaborer une méthodologie utile et transférable pour les divers organismes canadiens intéressés par ce thème.

  • Analyser, de façon exploratoire, diverses stratégies d’adaptation pour les secteurs (résidentiel, commercial et industriel) de consommation et esquisser les perspectives auxquelles feront face chacune des formes d’énergie.

Démarche

  • Choix d’un scénario de changement démographique et élaboration du scénario économique en fonction de la démographie et des évolutions tendancielles de la productivité du travail;

  • Établissement de l’intensité énergétique pour les usages et les formes d’énergie retenus;

  • Réalisation d’un premier scénario de référence de la demande pour l’horizon 2030 et à partir de celui-ci, extrapolation pour l’horizon 2050 par secteur, avant impact climatique;

  • Détermination des scénarios de changements climatiques (en termes de degrés-jours de chauffage et de climatisation);

  • Calcul de l’impact climatique ainsi que de la variance par usage, forme d’énergie et secteur de consommation;

  • Calcul de la consommation de pointe par forme d’énergie.

Résultats

L’étude a permis de calculer les impacts possibles des changements climatiques pour les quatre secteurs de consommation: résidentiel, commercial, industriel et transport. Globalement il en ressort que le réchauffement des températures aurait principalement deux effets directs et opposés sur la demande d’énergie : des besoins de chauffage moindres en hiver et des besoins de climatisation accrus en été.

En raison de cet effet combiné, l’impact sur la demande d’électricité sera moins prononcé que celui sur les combustibles; la hausse de la demande pour la climatisation venant partiellement compenser la diminution de la consommation pour le chauffage. Au net, on observe ainsi qu’en 2030, la diminution de la demande de combustible due aux changements climatiques est deux fois plus grande que celle de la demande d’électricité. Cet impact sur la demande de combustible se traduira en outre par une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Pour l’électricité, l’impact est très important dans le secteur résidentiel, en particulier pour le chauffage des locaux. Précisons qu’il s’agit de l’usage le plus important au Québec et que la forme d’énergie prédominante pour cet usage est l’électricité. D’ici 2050, l’impact des changements climatiques annulerait la croissance de demande du chauffage électrique d’ici 2050 sur une base absolue (Figure 1).

Pour la climatisation, l’impact en termes relatifs est également plus important dans le secteur résidentiel que dans le secteur commercial. Ceci s’explique en grande partie parce que dans le secteur résidentiel, le réchauffement des températures entraîne à la fois une utilisation accrue de la climatisation et une augmentation importante de sa diffusion, alors que dans le secteur commercial la diffusion de la climatisation est déjà pratiquement complétée.

Pour le secteur résidentiel, la baisse de la demande d’électricité pourrait atteindre 9,1% en 2050 (2,4% pour le commercial), tel qu’illustré au Tableau 1.

Figure 1

Figure 1 : Changement dans la demande d’électricité (%) par rapport à la demande projetée sans changements climatiques

Pour les combustibles, l’impact le plus important se situe dans le secteur commercial avec des réductions de consommation d’environ 16 et 26 PJ aux deux horizons de 2030 et 2050. Ce résultat découle de l’hypothèse que le gaz naturel demeure la forme d’énergie la plus utilisée pour le chauffage dans ce secteur à l’inverse du secteur résidentiel où les combustibles deviennent marginaux par rapport à l’électricité.

Dans le secteur industriel l’impact des changements climatiques est moins important pour la simple raison que la demande pour le chauffage des locaux, principal usage où se font sentir les changements climatiques est moins important que la demande en énergie utilisée pour les procédés.

Enfin, l’impact dans le secteur des transports serait marginal. Ainsi, pour la demande en énergie, l’impact des CC signifie au net une baisse de la consommation au cours des prochaines décennies. Les mesures d’adaptation touchent en premier lieu les producteurs et les distributeurs d’énergie qui auront à s’ajuster à des diminutions importantes des besoins en chauffage et à une augmentation soutenue des besoins en climatisation.

Pour ce qui est de la climatisation, l’ensemble des partenaires du milieu du bâtiment sera appelé à mettre au point des technologies plus performantes tant pour l’enveloppe des bâtiments que pour les appareils de climatisation afin de minimiser le coût supplémentaire que les CC imposeront à la société québécoise.

Retombées pour l'adaptation

Retombées pour l'adaptation

Cette étude est particulièrement utiles pour les décideurs énergéticiens dans la planification de la production et la distribution d'énergie, comme par exemple la gestion de la demande, la planification des équipements de pointe, ou encore les programmes d’efficacité énergétique qui permettent de réduire les apports de chaleur dans les bâtiments pour modérer l’augmentation des besoins en climatisation.

Publications scientifiques

Date
Titre
Auteur
Type de document
Langue(s)
2016
Impact des changements climatiques sur la demande d’énergie
Lafrance, G., Da Silva, L., Desjarlais, C.
Français

Financeur(s)

Autres participants

  • Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN)

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