Élaboration du portrait climatique régional du Nunavik

Le projet permettra d’offrir un accès à une information climatique de pointe, qui n’est pas disponible, à ce jour, d’un point de vue régional pour le Nord.

Détails du projet
Programmation scientifique
Programmation 2014-2019
Thématique(s) et priorité(s)
Scénarios et services climatiques
Début et durée
Septembre 2014 • Octobre 2015
Statut du projet
Terminé
 
Responsable(s) scientifique(s)
Isabelle Charron
Ouranos
Diane Chaumont
Ouranos

Contexte

Le territoire nordique du Québec possède un grand potentiel de développement susceptible d’être exploité au cours des prochaines décennies. Pour bien encadrer ces activités économiques et les infrastructures qui les soutiennent, il est important de comprendre et caractériser le climat régional actuel ainsi que son évolution. L’identification et l’analyse des vulnérabilités liées au climat de même que la recherche de solutions d’adaptation pour faire face à son changement requièrent des données sur le climat de référence en premier lieu puis sur le climat futur. Or, pour caractériser le climat de référence, la disponibilité de séries observées suffisamment longues et bien réparties sur le Québec nordique s’avère un enjeu majeur. Pour pallier à la rareté des observations, il est possible de compter sur quelques jeux de données alternatifs. L’analyse et la comparaison de ces jeux de données permettront de mieux comprendre et de caractériser le climat de référence dans la région du Nunavik.

 

Objectif(s)

  • Améliorer le niveau de connaissance du climat du Nunavik et de sa variabilité spatiale et temporelle en soutien à l’identification et l’analyse des vulnérabilités.

  • Fournir des cartes et des tableaux synthèses du climat de référence pour différents indicateurs.

  • Étudier le potentiel des données alternatives (réanalyses) pour l’estimation des quantiles de pluies extrêmes.

Méthodologie

  • Comparaison de différents produits de données d’observations sur grille et de réanalyses avec l’ensemble de données d’observations aux stations du réseau du MDDELCC.

  • Identification d’un ou plusieurs jeux de données permettant de bien caractériser le climat de référence et sa variabilité dans le temps et dans l’espace.

  • Production d’une cartographie en format SIG et d’une synthèse sous forme de tableaux d’indicateurs climatiques d’intérêt.

  • Réévaluation de la distribution des types de climats et des bioclimats au nord du 55ème parallèle, en collaboration avec le MDDELCC.

  • Identification des réanalyses aptes à reproduire les extrêmes de précipitations dans le Nord.

Résultats

Les résultats démontrent que, comparativement aux autres types de données, les réanalyses offrent un avantage certain pour calculer des indicateurs climatiques et produire une cartographie du climat au Nunavik. Au total, plus d’une centaine de cartes d’indicateurs ont été produites et l’évolution d’indicateurs a été estimée. À titre d’exemple, pour les températures, les précipitations, la saison de croissance et le couvert de neige :

La température annuelle moyenne présente un gradient nord-sud dans toutes les réanalyses de données climatiques, avec des températures de l’ordre de -8 à -10 °C au nord du Nunavik et de -2 à -4 °C au sud du territoire. L’évolution des températures moyennes montre une tendance générale à la hausse pour les températures annuelles et mensuelles sur le Nunavik entre 1981 et 2010.

image classification bioclimats Nunavik 2015

 

Figure 1: Classification des bioclimats établie sur la moyenne climatique de quatre réanalyses (ERA-Interim, CFRS, JRA55, MERRA) disponibles sur une grille de 50km. La classification suit les critères établis par Litynski tels que présentés dans Gerardin et McKenney (2001).

Les précipitations totales annuelles présentent un gradient similaire aux températures, avec des valeurs plus élevées au sud, de l’ordre de près de 1000 mm et de 450-500 mm au nord. On note que les précipitations totales sont plus abondantes durant les mois d’été et d’automne que durant les mois d’hiver et de printemps. En ce qui a trait à l’évolution des précipitations totales, les résultats suggèrent une augmentation sur l’ensemble du territoire pour la période 1981-2010. La longueur de la saison de croissance atteint des valeurs plus importantes au sud-est, près de la Baie James, soit d’environ 160 à 170 jours, tandis que la saison est beaucoup plus courte au nord, avec des valeurs de l’ordre de 80 à 90 jours. En ce qui concerne le début de la saison de croissance, il survient environ 70 jours plus tôt dans le sud que dans le nord, tandis que la fin peut arriver jusqu’à environ 50 jours plus tard dans le sud qu’au nord.

Les analyses du couvert de neige sur le territoire varient selon le jeu de données utilisées. Les indicateurs liés au début, fin et durée de l’enneigement suggèrent que l’équivalent en eau de la neige a peu changé entre 1981 et 2010, tandis que la durée du couvert nival a diminué. Ce phénomène est principalement lié à une fin d’enneigement plus précoce et moins à un début plus tardif. 

L’analyse des bioclimats basée sur l’ensemble de ces données pour la période 1981-2010 présente sept catégories pour la région au nord du 55° (Figure 1), comparativement à quatre catégories dans la classification originale de Gerardin et McKenney (2001), qui était, quant à elle, basée sur des données d’observations aux stations pour la période 1966 à 1996. Cette nouvelle catégorisation aide à décrire avec plus de précision certains éléments topographiques importants. La zone subpolaire est plus étendue dans le nord tandis que la zone polaire l’est moins et les précipitations sont plus importantes sur tout le territoire comparativement à la carte d'origine.

Bien que nous ayons produit de nombreuses cartes d’indicateurs et revu la distribution des bioclimats pour le nord du Québec, il faut mettre les utilisateurs de cette information en garde par rapport aux incertitudes associées. En effet, les écarts entre les réanalyses démontrent à quel point les incertitudes sur l’information climatique du nord québécois demeurent grandes. Il est impossible de favoriser l'une ou l'autre des réanalyses étudiées, en grande partie à cause du manque de données d'observations qui pourraient servir à valider les données. Il faut donc utiliser l’information présentée ici de façon prudente.

Retombées pour l'adaptation

Retombées pour l'adaptation

Le projet permettra d’offrir un accès à une information climatique de pointe, qui n’est pas disponible, à ce jour, d’un point de vue régional pour le Nord.

Cette information appuiera la prise de décision liée au développement régional dans un contexte de prévention et de précaution au Nunavik.

Publications scientifiques

Date
Titre
Auteur
Type de document
Langue(s)
2015
Élaboration du portrait climatique régional du Nunavik
Charron, I.
Français

Financeur(s)

Autres participants

  • ArcticNet

  • Centre d’Études nordiques

  • Environnement Canada

  • IREQ

  • INRS-ETE

  • Ministère du Développement durable,

  • Environnement et Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC)

  • Service canadien des forêts

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