Reconstitution des débits du bassin de la rivière Abitibi des 200 dernières années et projections des changements climatiques
Les résultats de ce projet permettront aux producteurs d’hydroélectricité de mieux orienter leur processus décisionnel en matière d’adaptation aux changements climatiques. Ils les aideront également à déterminer si l’ampleur des récentes crues est attribuable à la variabilité naturelle du climat ou aux changements climatiques.
Détails du projet
Responsable scientifique

Contexte
Pour mieux évaluer les impacts potentiels des changements climatiques, il faut comprendre comment les facteurs liés au climat affectent le système hydrologique. La hausse des températures et les changements dans les régimes de précipitations (sécheresses et crues) projetés pourront avoir d’importantes conséquences économiques sur la production hydroélectrique du bassin de la rivière Abitibi.
Des températures plus chaudes et des sécheresses plus fréquentes pourraient aussi affecter le bilan carbone des tourbières nordiques. L’un des principaux obstacles à l’analyse des risques liés à de bas et de hauts niveaux d’eau (sécheresses et crues) est l’absence de relevés instrumentaux bien distribués spatialement et couvrant plusieurs années. Dans les régions nordiques, les stations de mesures hydrologiques et météorologiques sont peu nombreuses.
Les séries temporelles qui en découlent sont donc courtes, d’où la difficulté de faire des évaluations réalistes des risques liés aux événements extrêmes qui se produisent rarement. Compte tenu de ces limites, l’élaboration de paléodonnées est une avenue prometteuse pour l’évaluation des changements à long terme des systèmes climatique et hydrologique.
Ce projet s’appuiera sur les récentes percées de la dendrohydrologie et de la dendroclimatologie pour remonter jusqu’à la série des débits (avant les relevés instrumentaux) associée à la série des crues annuelles du bassin de la rivière Abitibi.
Photo : UWDEL 2017
Objectif(s)
Produire une reconstitution de 200 dernières années des débits du bassin de la rivière Abitibi ainsi qu’une reconstitution des sécheresses estivales pour la même période, basée sur trois espèces d’arbres répondant à la disponibilité de l’eau à différentes périodes de l’année.
Méthodologie
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Reconstitution (étalonnage/vérification) des débits saisonniers et annuels des 200 dernières années.
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Reconstitution (étalonnage/vérification) des sécheresses estivales saisonnières et annuelles des 200 dernières années.
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Évaluation des impacts passés, actuels et futurs des conditions climatiques sur le régime hydrologique.
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Synthèse des reconstitutions hydrologiques réalisées pour le centre et l’est du Canada.
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Comparaison de la reconstitution des débits (sécheresses) produite par des modélisations hydrologiques distribuées couplées à des scénarios climatiques.
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Évaluation de l’impact des climats du passé sur la production hydroélectrique au moyen du couplage d’un simple modèle de réservoir et de reconstitutions hydrologiques.
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Évaluation de la cohérence du signal de crue, des débits et des niveaux d’eau au moyen de l’analyse des tiges de frênes noirs de plaines inondables.
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Évaluation de l’utilité d’espèces d’arbres à pores diffus pour la reconstitution des débits.
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Élaboration d’un répertoire de données pour le Manitoba, l’Ontario et le Québec précisant l’emplacement de plaines inondables où une méthodologie semblable permettrait de reconstituer les débits.
Résultats attendus
Le projet réalisera des reconstitutions visant à quantifier la variabilité naturelle des régimes hydrologiques du passé (débits élevés et faibles) et évaluer les impacts potentiels de futurs changements climatiques sur l’hydrologie du bassin de la rivière Abitibi.
Retombées pour l'adaptation
Retombées pour l'adaptation
Ce projet fournira aux producteurs d’hydroélectricité des analyses scientifiques robustes qui orienteront le processus décisionnel en matière d’adaptation aux changements climatiques.
Les résultats les aideront à déterminer si l’ampleur des récentes crues est attribuable à la variabilité naturelle du climat ou aux changements climatiques.
Si les changements climatiques sont en cause, il pourrait être utile d’adapter les critères de conception et les stratégies de gestion en conséquence.
Financeur(s)




Autres participants
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Institut de recherche sur les forêts (IRF)
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UQAT
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Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie (OBVAJ)
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Ressources naturelles Canada (RNCan)
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Université de Sherbrooke