Vulnérabilité et potentiel d’adaptation aux changements climatiques dans la commune rurale El Faid

Webinaire | Mars 2021

Conférencier(s)

Abdellatif Khattabi
École Nationale Forestière d’Ingénieurs, Maroc

Description

Les résultats de l’étude seront utiles pour la population locale pour mieux comprendre sa vulnérabilité aux impacts adverses du changement climatique et comment s’y adapter d’une manière spontanée et renforcer sa résilience socioéconomique et celle des écosystèmes naturels.

Résumé

La commune rurale El Faid est localisée dans la province de Taroudant, dans le bassin hydrographique du Souss Massa. Le territoire de la commune s’étale sur des portions de plaine et des portions de montagne de l’anti atlas.

Le bassin de Souss est drainé par l’Oued Souss et ses affluents, soit environ 45 oueds principaux. Le contexte climatique de ce bassin est défavorable. Les précipitations y sont faibles, irrégulièrement et inégalement réparties dans le temps et dans l’espace. Le territoire est exposé à des périodes de sécheresses assez longues et fréquentes. Les ressources en eau de surface y sont très limitées et irrégulières, avec des apports épisodiques et violents, et une répartition inégale des ressources en eau entre l’amont et l’aval. Les eaux souterraines sont inexistantes dans presque 75 % de la superficie du bassin. A cela s’ajoute le problème de salinisation des eaux souterraines et une baisse du niveau piézométrique alarmante.

L’agriculture traditionnelle dans la commune était pratiquée soit à partir de résurgences et sources alimentant des canaux d’irrigation soit à partir de la dérivation des eaux de crue à partir de l’oued Souss. La construction des barrages Aoulouz et Moukhtar Soussi ont limité les apports hydriques et par conséquent les eaux d’irrigation. En l’absence de sources et de ressources en eau alternatives, notamment souterraines qui sont très profondes dans la commune, la majorité des terrains agricoles utilisés pour l’agriculture vivrière par la population locale ne sont plus irrigués que par intermittences laissant la place à une agriculture quasi pluviale.

Cependant, ces dernières années on assiste à un développement d’une agriculture intensive et commerciale, basée sur le pompage de l’eau souterraine, principalement propriété de personnes étrangères à la commune qui mettent en exploitation modernes d’agrumes et de maraichages les terrains collectifs jadis utilisés pour des usages agricoles traditionnels.

L’équilibre sur lequel se fondait la vie économique de la collectivité territoriale El Faid se modifie face à des changements globaux : croissance démographique et effets du changement climatique (sécheresses, crues, érosion...). Ce milieu fragile ne fait pas l’objet d’une gestion ordonnée dans un contexte où le système foncier collectif est en mutation rapide, bien que soumis aux pratiques communautaires, favorisée par l’expansion d’une agriculture commerciale sur des terrains traditionnellement utilisés pour une agriculture traditionnelle.

L’abandon des pratiques traditionnelles, la rareté de l’eau et les conflits d’usages et d’usagers qu’elle engendre, les ruptures de pratiques agricoles et pastorales durables, et la dévalorisation des savoirs et modes traditionnels de gestion des ressources naturelles exacerbent les conditions socioéconomiques des communautés et affectent leur résilience aux impacts du changement climatique.

Les résultats de l’étude seront utiles pour la population locale pour mieux comprendre sa vulnérabilité aux impacts adverses du changement climatique et comment s’y adapter d’une manière spontanée et renforcer sa résilience socioéconomique et celle des écosystèmes naturels. Les résultats sont aussi utiles aux décideurs au niveau de la collectivité en vue de mieux orienter la planification territoriale pour une adaptation planifiée en se projetant dans le futur avec les évolutions attendues du climat.

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