Glissements de terrain

Les mouvements de terrain impliquent le déplacement d’une masse de sols, de roches, ou de neige de façon plus ou moins rapide et dont le volume peut atteindre plusieurs millions de mètres cubes. 

Ces phénomènes naturels peuvent prendre différentes formes, comme les glissements de terrain, les chutes de pierres et de glaces ou les avalanches de neige. Toutefois, cette page se concentre uniquement sur les effets des changements climatiques sur les glissements de terrain. 

Le Québec est exposé à divers types de mouvements de terrain en raison de la diversité de ses environnements géologiques. De plus, les glissements de terrain sont les plus courants, en particulier dans les régions où vit la majorité de la population, en raison de la présence fréquente de dépôts argileux dans le sol. 

 
Les types de glissements de terrain
glissement terrain

 

Le glissement correspond au déplacement descendant de masses de matériaux relativement intact le long d’une pente présentant des faiblesses. 

glissement terrain coulée

 

La "coulée" est un mouvement vers le bas de sédiments ou de pierres qui s’apparentent aux mouvements de fluides. 

glissements de terrain étalement

 

L' "étalement" fait référence à l’étirement de la zone occupée par des blocs de sédiments ou de roches sur une pente douce 

 
Glissements de terrain au Québec

Au Québec, les glissements de terrain sont les catastrophes naturelles qui causent le plus de décès. En effet, ces événements peuvent se produire rapidement et être très dangereux, en particulier les coulées de débris qui se déplacent rapidement avec un volume important. C’est notamment le cas du plus gros glissement de terrain recensé au Canada, qui s’est produit dans la municipalité de Saint-Alban, près de Québec en 1894. Cet événement a occasionné le glissement de 4,62 millions de mètres carrés de débris, soit l’équivalent d’environ 80 pâtés de maisons. 

Au Québec, près d’une centaine de cas d’instabilité du sol sont signalés annuellement chaque année aux autorités municipales. La plupart de ces phénomènes se produisent au printemps et à l’automne et couvrent une faible superficie. Toutefois, leur fréquence peut augmenter lors d’événements météorologiques extrêmes, comme lors de précipitations intenses ou de tempêtes. 

 

 
Facteurs à l’origine des glissements de terrain 

Facteurs météorologiques et climatiques 

De manière générale, un glissement de terrain se produit lorsque la capacité de résistance du sol diminue.  Dans la plupart des cas, l’eau est un facteur déclencheur et joue un rôle à deux niveaux :

  • Les précipitations intenses augmentent la pression dans le sol et en réduisent la résistance. Cela est particulièrement le cas lorsque le sol est déjà saturé d’eau comme après la fonte des neiges ou suite à des pluies de forte intensité sur plusieurs jours. 

  • L’action des vagues, qui favorise l’érosion fluviale et côtière lorsque les niveaux d'eau sont élevés, peut déstabiliser et fragiliser les talus. 

D’autres facteurs météorologiques et climatiques peuvent aussi provoquer des glissements de terrain, comme la fonte rapide de la neige, le dégel du pergélisol dans les milieux nordiques ainsi que les cycles gel-dégel dans les milieux côtiers. 

 

Autres facteurs

L’activité humaine peut également jouer un rôle important dans la survenue des glissements de terrains dans les régions habitées. Cela peut être à travers des travaux d’excavation, de remblayage et de construction par exemple.  Au Québec, on estime qu’environ 40% des glissements de terrain signalés sont liés à de mauvaises pratiques liées aux activités humaines qui nuisent à la stabilité des talus. 

De plus, l’inclinaison de la pente et les propriétés des sols sont des facteurs déterminants  influençant l'occurrence d’un glissement de terrain. En effet, on estime qu’environ 80% des glissements de terrain se produisent dans les dépôts meubles à prédominance argileuse et au bord des cours d’eau.  

D’autre part, la présence de sols argileux constitue un risque accru d’exposition aux glissements de terrain dans certaines parties densément peuplées du Québec, comme les Basses-terres du Saint-Laurent, la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean ou la vallée de l’Outaouais (Figure 1). 

 

figure glissements de terrain au québec

 

Figure 1: Compilation des mouvements de terrain (en points verts, excluant ceux liés au déluge du Saguenay de 1996) au Québec méridional. La zone en gris correspond aux dépôts d’argiles marines émergés (tiré de : INSPQ, s.d.).

Outil

Zones potentiellement exposées aux glissements de terrain au Québec – Cartes de contraintes

Le gouvernement du Québec met à disposition des cartes de contrainte des zones potentiellement exposées aux glissements de terrain dans le Québec méridional. Bien qu’il soit difficile de prévoir si un glissement de terrain se produira, cet outil vise à assurer la sécurité de la population et des biens par une meilleure gestion de risque.  

Le saviez-vous | Pourquoi les glissements de terrain peuvent se produire sur un terrain plat dans les Basses-terres du Saint-Laurent ?

En raison de la présence de l’argile Leda ! L’argile Leda est un type de sédiment très sensible, qui s’est déposé dans la mer de Champlain à la fin de la dernière période glaciaire. Lorsqu’elle est perturbée, comme lors de fortes précipitations, elle peut perdre sa force physique et agir comme un liquide. Cela conduit généralement à des  glissements de terrain, tels que des coulées ou des étalements, qui sont courants dans les zones où l’argile Leda compose le sol, telles que dans les Basses-terres de la vallée du Saint-Laurent.  

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