Énergie
D'où provient l'énergie consommée au Québec?
Sur le plan énergétique, le Québec se distingue des autres régions du monde par sa grande part d’approvisionnement local. En 2022, près de 50 % de l’énergie consommée provenait de sources renouvelables présentes sur le territoire. En proportion, l’hydroélectricité constitue la principale source d’énergie locale, suivie par la biomasse, la ressource éolienne et le gaz naturel renouvelable (GNR).
Le Québec importe des hydrocarbures pour combler ses autres besoins énergétiques. Les produits pétroliers raffinés, principalement utilisés dans le secteur du transport, représentent 36 % de l’énergie consommée, alors que le gaz naturel, surtout utilisé par le secteur industriel, s’élève à 13 %.
Utilisés aussi majoritairement par l'industrie, le propane, le charbon et le coke (un combustible obtenu à partie de charbon) complètent les autres sources d'énergie consommées au Québec à hauteur de 2 %.
Avec 191 gigajoules (GJ) par personne, le Québec se classe parmi les régions du monde où la consommation d’énergie annuelle par habitant est la plus élevée. En comparaison, l’Ontario consomme 161 GJ par habitant, l’Allemagne 105 GJ, et la moyenne mondiale se situe à 53 GJ.
Cette forte consommation s’explique d’une part en raison de la présence au Québec d’industries très énergivores (alumineries, pâtes et papiers, etc.). D'autre part, l’énergie consommée par habitant dans les secteurs des transports et des bâtiments, résidentiels et commerciaux, demeure plus élevée que celle de plusieurs pays européens dont le niveau de vie est comparable ou supérieur à celui du Québec. Entre 2000 et 2022, la consommation totale d’énergie dans la province a d’ailleurs augmenté de 13 %.

Figure 1 : Comparaison de la consommation énergétique par habitant du Québec avec celle d’autres pays en 2022 (Tiré de : État de l’énergie - Édition 2025, p.38).
L’hydroélectricité, pilier de l’énergie québécoise
Le Québec est reconnu pour son hydroélectricité, une source d’énergie renouvelable qui constitue la majorité de l’électricité produite dans la province. En 2023, 94 % de l’électricité québécoise est de source hydraulique (hydroélectricité) et 5 % de source éolienne. Ensemble, la biomasse, la géothermie, l’énergie solaire et le diésel représentent environ 1 % de l’énergie produite au Québec.
Le fournisseur électrique Hydro-Québec détient le plus grand réseau de transport d’électricité en Amérique du Nord, s’étendant sur près de 35 000 km du nord au sud du Québec. Le réseau compte 18 interconnexions permettant l’importation d’électricité de régions voisines et l’exportation vers différentes régions.

Figure 2 : Production d’électricité au Québec par source en 2023. (Tiré de État de l’énergie, 2025, p.17).
À travers le monde, l’énergie utilisée pour la production électrique et le chauffage provient souvent de sources d’énergie non renouvelables, telles que le pétrole, le charbon et le gaz naturel. La combustion de ces hydrocarbures constitue l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables des changements climatiques. Ainsi, s’orienter vers des énergies renouvelables est une solution clé dans la lutte aux changements climatiques.
Intégrer le climat à la planification énergétique
Alors que les changements climatiques mettent déjà le réseau électrique à l’épreuve, il est important d’intégrer les données climatiques à la planification des nouvelles infrastructures et à l’amélioration de la fiabilité des installations existantes. Les investissements majeurs en infrastructures liés à la transition énergétique représentent une occasion unique d’intégrer le climat futur aux décisions d’aménagement, de réfection et de construction pour réduire les risques liés aux aléas climatiques. Ultimement, cette démarche augmentera la résilience du système énergétique québécois.
Il devient ainsi crucial de placer les enjeux d’adaptation au cœur de la planification énergétique en cours au Québec. Qu’il s’agisse de l’évaluation des risques pour la production et les infrastructures, du choix des filiales ou encore de l’analyse de la faisabilité et des coûts des mesures d’adaptation, les enjeux climatiques doivent être pleinement intégrés aux décisions stratégiques qui façonneront l’avenir du système énergétique québécois.
La transition énergétique au Québec
Dans sa lutte aux changements climatiques, le Québec fait de la transition énergétique un levier central pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), dont 70 % sont liées au secteur de l’énergie.
La province s’est engagée dans une démarche collective pour décarboner son économie d’ici 2050, en respectant les normes environnementales et en assurant l’acceptabilité sociale.
Or, près de 50 % de l’énergie consommée au Québec provient encore de combustibles fossiles. La transition vise donc à les remplacer par des sources locales et renouvelables, comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne et solaire ou la bioénergie.
Pour y parvenir, la population et les industries sont appelées à repenser leurs choix de consommation, par exemple en priorisant l’efficacité et la sobriété énergétique.
Pour structurer cette transition, le gouvernement s’est doté du Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques, qui agit en complémentarité avec le Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030). Ces plans, dont le suivi est intégré sous le plan de mise en œuvre du PEV 2030, visent à repenser notre utilisation de l’énergie et à diminuer les GES liés à sa production et à sa consommation, au travers de mesures visant notamment :
- L’électrification des transports
- L'efficacité et la sobriété énergétique
- La décarbonation des secteurs du bâtiment et des industries
- La transition progressive des sources d’énergie fossiles vers des sources d’énergie renouvelables
En 2025, l’Assemblée nationale a adopté la Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques, pour renforcer le cadre de la transition énergétique et soutenir la décarbonation de l’économie.
Face à la croissante demande pour des énergies vertes, le Québec devra :
- Accroître ses efforts en matière d’efficacité énergétique;
- Diversifier et augmenter ses sources d’approvisionnement;
- Optimiser les installations actuelles et accélérer le développement de nouvelles sources d’énergie renouvelable.
Cette loi prévoit également la création d’un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE). Ce plan guidera les actions du gouvernement, des partenaires locaux, des distributeurs d’énergie et des promoteurs, en couvrant l’ensemble des sources d’énergie.
L’objectif est d’assurer un développement énergétique durable et cohérent avec la transition en cours, tout en soutenant le développement économique du Québec et de ses régions.
Pour en savoir plus : Plan pour une économie verte 2030 | Le Plan intégré des ressources énergétiques | Vision énergie
Dans le cadre de son Plan d’action 2035, Hydro-Québec déploie un appui significatif aux efforts de transition énergétique de la province. La société d’État prévoit investir plus de 150 milliards de dollars dans la résilience et le développement de son parc d’actifs énergétiques pour répondre à la croissance de la demande. Cette hausse de la demande est liée notamment à l’électrification des transports, du bâtiment et des industries et la croissance économique. De plus, ces investissements visent à :
- Assurer la fiabilité et la qualité du service
- Répondre à la croissance de la demande
- Couvrir les charges d’exploitation additionnelles
D’ici 2035, Hydro-Québec prévoit que le déploiement massif d’infrastructures générera des retombées économiques importantes pour le Québec, puisque la réalisation des projets mobilisera 35 000 travailleuses et travailleurs de la construction par année en moyenne. Les retombées économiques associées au secteur de l’énergie pourraient s’élever à plus de 100 milliards de dollars.
À terme, Hydro-Québec prévoit devoir doubler la production d’électricité d’ici 2050. Cet objectif représente une augmentation de la production annuelle de 150 à 200 TWh comparativement à 2022, afin de répondre à la demande électrique.
Projet de recherche | Synergie : interactions entre l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques dans le secteur de l’énergie canadien
Ce premier portrait canadien des interactions entre l’atténuation des GES et l’adaptation aux changements climatiques dans le domaine de l’énergie permet de sensibiliser les décideurs et les entreprises du secteur électrique aux interactions complexes entre les efforts d’atténuation des émissions et d’adaptation.
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Dernière mise à jour de la page : décembre 2025.
