Verdir nos villes pour s’adapter aux vagues de chaleur
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À propos

Chaque été, des vagues de chaleur touchent plusieurs régions du Québec, particulièrement dans le sud de la province. Ces événements se caractérisent par des températures très élevées, de jour comme de nuit, pendant plusieurs jours consécutifs. Ils ont des effets importants sur la santé et diminuent la qualité de vie, en particulier chez les populations les plus vulnérables.

Présentement, l’été 2025 ne semble pas faire exception. À la fin juin, Montréal a frôlé une première vague de chaleur durant la longue fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste, avec des températures atteignant 34 °C et 35 °C les 23 et 24 juin. Le mois de juillet a également connu plusieurs événements de chaleur extrême : du 11 au 17 juillet (à l’exception du 14), le mercure a dépassé les 30 °C chaque jour, souvent accompagné d’un humidex accablant. L’été se poursuit avec une chaleur notable en août. Par exemple, à Montréal, la barre des 30 °C a été franchie pendant au moins six journée consécutives. Les 10 et 11 août ont même battu des records de chaleur vieux de 1944, avec des températures respectives de 34,4 °C et 35,1 °C dans la métropole.

Dans un contexte où les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses en raison des changements climatiques, le verdissement urbain s’impose comme une solution naturelle et efficace pour rafraîchir nos municipalités et atténuer les impacts des températures extrêmes.

Des solutions vertes pour des villes plus fraîches

Depuis quelques années, un peu partout au Québec, les villes et municipalités québécoises multiplient les initiatives d’adaptation pour verdir leur territoire et lutter contre les effets de la chaleur. La création d’îlots de fraîcheur capables de rafraîchir l’air ambiant constitue l’une des principales mesures mises en place pour s’adapter aux vagues de chaleur. Ces aménagements sont particulièrement nécessaires dans les quartiers denses et défavorisés, souvent dépourvus de végétation. Il en va de même pour les zones fortement minéralisées (stationnements, rues asphaltées, bâtiments) qui emmagasinent et réverbèrent la chaleur.

Pour y parvenir, les collectivités utilisent différentes stratégies d’adaptation axées sur une plus grande place de la nature en ville. Par exemple, les municipalités peuvent intensifier la plantation d’arbres en bordure des rues ou dans les stationnements pour créer des espaces d’ombres contribuant à faire baisser les températures. Elles peuvent également miser sur l’installation de toits verts et de murs végétalisés sur les bâtiments publics et scolaires, qui jouent un rôle de climatiseur naturel permettant de rafraichir ces infrastructures.

Certaines municipalités repensent même entièrement l’aménagement de leurs quartiers pour intégrer des infrastructures vertes, comme des jardins de pluie ou des bassins de biorétention. Ces installations permettent non seulement une gestion optimisée des eaux pluviales, mais également de réduire les effets de la chaleur en rafraîchissant l’air ambiant. Enfin, la création de nouveaux espaces verts, tels que des parcs, des corridors verts ou des sentiers riverains, constitue également une mesure d’adaptation pertinente. En plus d’agir comme îlot de fraicheur, ces aménagements contribuent à améliorer la qualité de l’air, enrichissent la biodiversité urbaine et participent à l’embellissement du paysage.

Mesures d’adaptation complémentaires pour faire face aux vagues de chaleur en ville

Au-delà du verdissement, les collectivités peuvent également concevoir et améliorer leurs infrastructures municipales en modernisant les systèmes d’isolation, de ventilation et de climatisation, pour qu’elles résistent mieux à la chaleur.

L’allongement des heures d’ouverture des espaces publics frais comme les piscines, les jeux d’eau, les bibliothèques et les centres communautaires constitue également une mesure d’adaptation pour permettre à la population de se rafraîchir lors de journées très chaudes.

Pour en savoir plus 

 
Le Programme OASIS 

Le Programme OASIS du gouvernement du Québec illustre bien la nécessité et renforce la capacité des municipalités à mettre en place des mesures de verdissement sur leur territoire. En effet, ce Programme permet aux organismes municipaux et aux communautés autochtones de bénéficier d’un soutien financier, pouvant atteindre un maximum de 29 millions de dollars, pour réaliser des projets de verdissement dans le but de s’adapter aux changements climatiques.

Comptant 3 volets, respectivement axés sur la planification, la mise en place et l’entretien des projets de verdissement ou des infrastructures vertes, ce Programme vise à réduire les impacts des vagues de chaleur et d’autres aléas climatiques en utilisant la nature comme allié. 
Dans le cadre du Programme OASIS, plusieurs municipalités du Québec ont déjà bénéficié de financement afin d’accélérer et de concrétiser la mise en place de mesures d’adaptation. 

Les vagues de chaleur, qui gagnent en fréquence et en intensité dans plusieurs régions du Québec, nécessitent une réponse collective et coordonnée. Le verdissement urbain, soutenu par des programmes comme OASIS, permet d’adapter nos milieux de vie pour limiter les effets des températures élevées et renforcer la résilience de nos infrastructures. 

Conjointement, les gestes de prévention individuelle et l’utilisation de systèmes d’alerte tels que Conseils climat offrent une protection renforcée à la population pendant et après un épisode de vagues de chaleur. 
En misant sur la nature pour rafraîchir nos rues, ombrager nos bâtiments et créer des espaces verts, nous investissons dans des habitats où il fait meilleur de vivre aujourd’hui et augmentons notre résilience pour un futur plus frais et plus sain pour tout un chacun.

Qu’est-ce qu’une vague de chaleur ?

Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), on parle de vague de chaleur lorsque les températures diurnes maximales atteignent ou dépassent un seuil situé entre 31 °C et 33 °C, et que les températures nocturnes minimales demeurent entre 16 °C et 20 °C, 3 journées consécutives. Ces seuils varient selon les régions et sont basés sur les risques de surmortalité associés. Par exemple, les régions plus au sud affichent des seuils plus élevés que les régions du nord et de l’est du Québec.

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