Le Saint-Laurent en haute résolution grâce à la mission SWOT, un projet soutenu par la bourse Réal-Decoste
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À propos

 

Candidat au doctorat en océanographie physique à l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski, Xavier Chartrand consacre ses recherches à l’altimétrie du Saint-Laurent dans le cadre de la mission SWOT, un projet qui l’anime depuis un an. Après un baccalauréat en physique à l’Université Laval et une maîtrise en océanographie physique à l’ISMER, il a choisi de poursuivre ses travaux autour de la dynamique des fluides géophysiques, de la modélisation de l’océan et de l’atmosphère. 


Passionné d’eau sous toutes ses formes, il trouve aussi son équilibre en naviguant et en participant régulièrement à des régates amicales.Xavier est l’un des deux lauréats de la Bourse Réal-Decoste 2025-2026, nous l’avons rencontré pour en apprendre davantage sur son parcours et ses recherches.


Ouranos : Quels sont le contexte et le sujet de votre projet de recherche ?


Lorsque l’on mesure les impacts des changements climatiques, les océans sont les grands perdants. Ils écopent en effet d’une majorité des effets néfastes liés à l’augmentation des GES dans l’atmosphère, en emmagasinant plus de 90 % de l’excédent de chaleur introduit dans le système climatique. Depuis les dernières décennies, la science a beaucoup progressé dans l’étude des variations océaniques. On sait maintenant qu’il faut observer la surface de l’océan de manière plus précise pour comprendre comment cette chaleur est redistribuée à travers la planète. Toutefois, les mécanismes exacts derrière ces échanges d’énergie restent encore mal compris.


Pour améliorer nos connaissances, la mission satellitaire surface Water and Ocean Topography (SWOT) observe simultanément les océans, les lacs, les rivières et les zones de transition comme les estuaires, les deltas et les côtes. Cette mission permettra d'élever notre compréhension des interactions entre ces systèmes et d'évaluer les impacts de l'augmentation de la température de l'eau sur les océans et les milieux côtiers. Dans le cadre de ma thèse à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER), je participe au volet québécois de la mission internationale SWOT. Mon travail se concentre sur les données recueillies dans le fleuve Saint-Laurent. 


Quel est l’objectif de votre projet de recherche ?

 

Ce projet vise à approfondir notre compréhension des caractéristiques physiques du Saint-Laurent, en exploitant au maximum les données de la mission SWOT. Ces améliorations sont essentielles pour comprendre les effets à long terme du réchauffement climatique sur le système du Saint-Laurent et les étendues d'eaux connexes. 

Cette recherche permettra également de vérifier la fiabilité des données recueillies par le satellite SWOT, afin d’en optimiser les applications et de nourrir les modèles qui prévoient le comportement du fleuve. Il contribuera aussi à perfectionner les méthodes d’observation des marées dans les zones côtières et océaniques grâce à l’altimétrie (une technique qui mesure l'élévation de la surface de l'eau, sur Terre, depuis le satellite même).


Qu’est-ce qui vous a amené à développer ce projet ?


La surface de l’océan joue le rôle d’interface entre l’océan et l’atmosphère, en permettant les échanges de chaleur et d’énergie.  Grâce à l’altimétrie par satellite, il est possible d’obtenir des informations précises sur les étendues d’eau partout sur la planète. Ces données contiennent beaucoup d'information sur le comportement des masses d'eaux, dès lors elles sont essentielles pour améliorer les modèles numériques qui simulent l’océan et pour mieux comprendre des zones éloignées ou complexes à étudier, comme l’estuaire du Saint-Laurent. Pour anticiper l’évolution du fleuve dans les prochaines décennies, il est crucial d’enrichir et de perfectionner notre base de données. L’altimétrie satellitaire est, selon moi, un outil incontournable pour relever ce défi.
 

Mon implication dans ce projet est, par ailleurs, née d’un heureux hasard : une rencontre fortuite avec un un membre de la communauté scientifique, dans un contexte bien éloigné du travail scientifique. La conversation a rapidement dérivé vers ce sujet novateur, qui suscite un vif engouement dans la communauté internationale, et qui a conduit à cette heureuse opportunité.  

 

Ce projet est l’occasion de mettre en pratique mes connaissances sur un plan d’eau emblématique du Québec, connu de tous et porteur d’enjeux uniques. C’est une fierté de contribuer à cette mission internationale, en y ajoutant une saveur québécoise.

Je tiens à remercier chaleureusement Ouranos ainsi que le Fonds de recherche du Québec pour leur soutien financier inestimable. Leur appui me permettra de me concentrer sur la réalisation de ce projet d’envergure au cours des trois prochaines années et confirme toute la pertinence de cette recherche pour les enjeux climatiques au Québec. 


Alors que Xavier poursuit son projet de recherche, les étudiants à la maîtrise ou au doctorat peuvent dès maintenant soumettre leur candidature pour la Bourse Réal-Decoste 2026-2027. D’une valeur annuelle de 40 000 $, la Bourse est renouvelable jusqu’à trois ans pour un total de 120 000 $.

Pour propulser aujourd’hui les chercheurs de demain, Ouranos remet chaque année la Bourse Réal-Decoste à deux étudiants débutants ou poursuivant un doctorat sur des sujets liés au climat. Cette bourse, renouvelable pour une durée maximale de trois ans, offre un soutien essentiel et favorise l’avancement des connaissances en climatologie et en adaptation aux changements climatiques.


Critères d’admissibilité


Pour consulter les modalités complètes et pour déposer une demande, rendez-vous sur le site Web du Fonds de recherche du Québec.

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