Comprendre la science de l'adaptation

Depuis quelques années, les initiatives d’adaptation se multiplient au Québec. Elles visent plusieurs enjeux liés notamment à la forêt, aux mines, à l’énergie et l’agriculture, et concernent différents milieux du Québec comme le milieu nordique, maritime, urbain et rural.  D’autres initiatives s’articuleront également autour des huit priorités d’adaptation identifiées dans la programmation d’Ouranos 2020-2025.
 

De manière générale, dans le monde comme au Québec, l’adaptation a souvent été réfléchie de manière « incrémentale », c’est-à-dire en s’ajustant tout en  préservant l’essence et l’intégrité d’un système ou d’un processus à une échelle donnée. Toutefois, face à l’ampleur grandissante des impacts liés aux changements climatiques, le GIEC suggère de repenser la façon dont nous nous adaptons avec des approches dites « transformationnelles », au-delà, donc, des approches incrémentales conduites jusqu’ici. Cette transition semble être amorcée au Québec pour certains enjeux.

Par exemple, en zone côtière, il n’est plus envisagé d’avoir recours uniquement à des ouvrages de protection pour répondre aux impacts actuels aux risques à court terme liés à l’érosion et la submersion côtière. L’aménagement du territoire sur du long terme est repensé notamment en planifiant le recul des bâtiments vers l’intérieur des terres. Dans les années à venir, il est donc à prévoir que cette transition des mesures incrémentales vers des mesures transformationnelles se poursuive afin de tenir compte davantage de l’évolution à long terme du climat et des impacts sur les systèmes naturels et humains.

Exemple d’approche incrémentale et transformationnelle en zone côtière :

Représentation schématique des interventions en matière de protection, d’adaptation et de retrait face à l’élévation du niveau de la mer. Source : Mercer Clarke et coll., 2016, modifié à partir de Linham et Nicholls, 2010, basé sur GIEC, 1990.