Infrastructures

Détérioration des infrastructures

Au Québec, les changements climatiques sont synonymes d’une augmentation des températures, notamment des vagues de chaleur plus fréquentes et plus chaudes et des hivers plus chauds. On s’attend aussi à des changements dans les cycles de précipitations, avec des événements de précipitations extrêmes plus fréquents en été et en automne, des précipitations pluvieuses hivernales plus fréquentes et des périodes de sécheresse aggravées. Ces changements vulnérabilisent et réduisent la durée de vie des infrastructures qui n’ont pas nécessairement été conçues pour résister à ces conditions.  

 

Par exemple, l’asphalte est un matériau utilisé pour recouvrir plusieurs surfaces telles que les routes, les pistes cyclables, les tarmacs, les zones de stationnement, etc. L’asphalte peut se fissurer, favorisant le développement de nids de poule, notamment en raison des cycles de gel-dégel en hiver qui tendent à augmenter en raison des changements climatiques. Ou encore, les épisodes de chaleur intense, couplés aux passages répétés de véhicules lourds, favorisent la déformation de l’asphalte et donc réduisent sa durée de vie. Les fortes températures affectent également d’autres types d’infrastructures, comme les rails des voies ferrées, qui peuvent se déformer, obligeant par exemple à ralentir la vitesse des trains. Au Nord du Québec, le dégel du pergélisol ajoute une pression supplémentaire sur les infrastructures asphaltées, provoquant notamment du gondolement.

Photo : Axel R.-D., 2008

 

Un autre exemple est celui des lignes de transport électrique qui peuvent être endommagées notamment par les événements de verglas, qui tendent à augmenter au nord de la province. Également, lors de chaleurs intenses, les câbles se dilatent et peuvent s’abaisser en dessous de la hauteur minimale sécuritaire et même provoquer des étincelles et générer des feux.

Les remblais, les fondations, les digues et les différents réseaux de conduites et de câbles enterrés peuvent être endommagés par l’infiltration de l’eau ou l’humidité à la suite d’inondations ou d’événement de précipitations extrêmes. Ceci peut être particulièrement problématique lorsque la période humide suit une période de sécheresse, le contraste entre les deux pouvant entraîner un affaiblissement des matériaux.

 

Énergie

Pour en savoir plus sur les impacts des changements climatiques sur les infrastructures dans le secteur énergétique.

Inondations

Pour en savoir plus sur les changements climatiques et les inondations ainsi que leur impact sur les infrastructures.

 

Au Nunavik, le sol sous les résidences et les bâtiments se déstabilise en raison du dégel du pergélisol. Il est courant de voir des murs et des fenêtres se fissurer et les tuyaux ou conduites de gaz être endommagés.

Les aléas côtiers tels que l’érosion et la submersion côtières s’aggravent en raison des changements climatiques et sont aussi à l’origine de la détérioration de nombreuses infrastructures côtières telles que les routes, les rails, les ports et les bâtiments situés proche du littoral. 
 

Répercussions économiques

La détérioration des infrastructures a des répercussions directes ou indirectes sur l’économie, affectant le fonctionnement des entreprises, des hôpitaux, des écoles, des services d’urgence, des chaînes d’approvisionnement, des services de télécommunications, de distribution d’électricité, etc.

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité de certains évènements climatiques devient donc un élément important à surveiller puisqu’il contribue simultanément à accélérer le vieillissement des infrastructures davantage sollicitées et à augmenter les coûts d’entretien, de réfection et de remplacement. Ces coûts pourraient d’ailleurs atteindre plusieurs milliards de dollars, pour les gouvernements, les entreprises et les ménages à l’échelle du Canada. 

Dans certains cas, ce n’est pas la détérioration de l’infrastructure qui engendre des coûts, mais plutôt sa capacité qui n’est plus adaptée à la nouvelle condition climatique. Par exemple, en raison de l’augmentation de la durée et l’intensité des événements de précipitations extrêmes, il devient nécessaire d’adapter nos infrastructures de gestion des eaux pluviales et potables. L’agrandissement de conduites, l’ajout de bassins de rétention et la déminéralisation en milieu urbain deviennent nécessaires pour éviter des débordements de conduites indésirés, mais représentent des coûts non négligeables. 

Photo : A. Pichette, Archives La Presse

Exemple des coûts anticipés

En 2014, l’Université du Québec à Rimouski a évalué les pertes financières associées aux impacts de l’érosion sur les résidences et les routes côtières en climat futur dans la MRC d’Avignon. Il a été estimé qu’en 2030, 43 résidences principales seraient exposées à l’érosion côtière pour une valeur d’environ 4 M$ en dommage. En 2100 ce nombre augmenterait à 123 résidences principales pour une valeur totale en dommage de 12 M$. Dans le même rapport, la valeur des routes exposées à l’érosion est l’enjeu financier le plus important, en 2100 elle est estimée à près de 18 M$.

Étude du groupe AGECO

Selon cette étude de 2019, les 10 plus grandes villes du Québec pourraient devoir investir de 141 M$ à 249 M$ annuellement entre 2020 et 2025 pour adapter leur réseau de gestion des eaux pluviales aux changements climatiques. 

Répercussions sociales

Des infrastructures endommagées peuvent avoir des répercussions importantes et directes sur les citoyens, en entraînant, par exemple, l’arrêt de fonctionnement des entreprises, des hôpitaux ou des écoles; en empêchant les services d’urgence d’atteindre leur cible;  ou en perturbant les services de télécommunications ou de distribution d’électricité. À titre d’exemple, les inondations peuvent isoler des populations, en rendant des segments de route impraticable pour une période de temps plus ou moins longue. L’accès aux services d’urgence peut être particulièrement difficile pendant ces événements. Les tempêtes, événements de verglas ou vents violents endommagent les infrastructures de distribution d’électricité, pouvant priver la population d’électricité et de chauffage en hiver.

 

Une infrastructure mal adaptée pourrait également mettre en danger la santé et la sécurité des personnes et augmenter l’incidence des blessures corporelles voire même des décès. Par exemple, lors de périodes de chaleur intense, les bâtiments vétustes et mal isolés peuvent voir une dégradation de la qualité de l’air intérieur, une augmentation de l’humidité et de la température, ce qui peut avoir des répercussions négatives sur le confort et la santé, physique comme mentale, des occupants d’un bâtiment.

Santé des populations

Pour en savoir plus sur l'impacts des changements climatiques sur la santé physique et mentale des populations.

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