2025, une année conforme aux tendances du réchauffement climatique
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L’année 2025 se place comme la 10ème année la plus chaude jamais enregistrée au Québec. Le bilan décompte une multitude d’évènements météorologiques marquants. Plusieurs d’entre eux s’alignent avec les changements climatiques projetés à l’échelle de la province. La première moitié de l’année a été en moyenne plus chaude et plus pluvieuse que la normale, tandis que la seconde moitié a plutôt été marquée par une sécheresse accrue en automne.
 

Une année rythmée par des extrêmes météorologiques
Un hiver en contrastes

L’hiver 2025 est le 4e plus chaud enregistré au Québec avec une moyenne des températures dépassant de 4,2 °C la normale de 1981-2010. Toutefois, en raison de la grande disparité des précipitations neigeuses à travers la province, certaines régions ont été ensevelies tandis que d’autres ont manqué de neige, notamment en février. En effet, des tempêtes de neige majeures se sont produites dans le sud du Québec et ont laissé plus de neige qu’à la normale dans les régions d’Abitibi-Témiscamingue, en Outaouais, autour de Montréal, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans le Bas-Saint-Laurent. À Montréal, en février, deux tempêtes consécutives se sont abattues avec un cumul de 72,4 cm de neige, égalant le dernier record de 1898. 

L’hiver 2024-2025 a connu plusieurs évènements météorologiques représentatifs des changements attendus au Québec. En plus de températures anormalement chaudes, les tempêtes hivernales apportent des précipitations sous des formes plus hétérogènes (pluies, verglas, neige) à l’origine d’une irrégularité croissante du couvert de neige au sol.

Un printemps très pluvieux par endroit

De mars à mai, la température moyenne a dépassé de 0,3 °C la normale de 1981-2010 à l’échelle du Québec. Le printemps s’est montré davantage pluvieux dans le sud du Québec. Au mois de mars, la fonte des neiges partielle, mais rapide, combinée à de fortes précipitations, ont engendré plusieurs glissements de terrain importants, notamment au Centre-du-Québec et près du Lac-Saint-Jean. 

En avril, les montagnes de la Gaspésie ont été les plus arrosées avec près de 150 mm de pluie (soit trois fois la normale saisonnière). D’importantes précipitations ont aussi touché l’Abitibi-Témiscamingue, les Laurentides, la Mauricie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et les Chaudière-Appalaches, avec 90 à 135 mm de pluie (jusqu’à 150 % de la normale).

Le printemps 2025 s’aligne avec les projections climatiques de précipitation et de températures printanières.

Un été entre sécheresse et pluies abondantes 

L’été 2025 a commencé avec une vague de chaleur et trois tornades. Le mois de juillet a été particulièrement chaud. Cependant, dans certaines régions, des orages plus fréquents ont apporté beaucoup plus de pluie que la normale à l’origine d’inondations majeures. À l’inverse, le mois d’août s’est révélé très sec avec une chaleur intense et une absence de pluies prolongées pour certains secteurs, notamment au sud de la province.

Lors de l’été 2025, l’ensemble du territoire québécois a été marqué par d’abondantes précipitations, dépassant les normales saisonnières de 1981-2010. Paradoxalement, tandis que certaines régions ont souffert de terribles sécheresses, d’autres ont été frappées par des épisodes de pluie diluvienne, provoquant parfois des inondations. 

L’augmentation des températures automnales

L’ensemble de l’automne 2025 s’est distingué par un important déficit de précipitations et par des températures élevées. Bien que cette saison soit habituellement moins propice aux feux de forêt, les conditions de sécheresse ont contribué à la prolongation de ce phénomène climatique.

Malgré des tempêtes de neige précoces au mois de novembre, le thermomètre affichait encore des valeurs supérieures aux moyennes saisonnières. Le sud du Québec a connu sa première bordée de neige le 10 novembre, avec des précipitations allant jusqu’à 20 cm dans certaines zones.

Les tendances des dernières décennies montrent clairement que les automnes se réchauffent au Québec, particulièrement dans le sud de la province. L’automne 2024 a d’ailleurs été le plus chaud jamais observé à l’échelle du Québec, suivi de près par celui de 2023. 

 

 
Un climat en transition : les tendances observées en 2025

Des précipitations extrêmes aux impacts marqués

La saison printanière des crues n’a pas causé d’inondation majeure cette année. Cependant, des épisodes ont eu lieu en dehors de cette période habituelle de crue.

Au mois de juillet, après plusieurs semaines plutôt sèches et des températures supérieures aux normales saisonnières, plusieurs régions ont été victimes d’inondations dues aux fortes précipitations. Montréal et Québec ont en notamment fait les frais avec plus de 70 mm de pluies tombées en quelques heures.  Parmi les conséquences de ces évènements, on peut noter l’affaissement des routes, le débordement des rivières ainsi que des glissements de terrain causant de graves dommages humains et matériels. Du côté des habitants, des dizaines de milliers de foyers ont été sinistrés ou privés d’électricité et plusieurs évènements festifs extérieurs ont été annulés.

Les inondations pluviales et les crues causées par de fortes précipitations orageuses sont de plus en plus courantes en été et en automne. Les crues printanières seront, quant à elles, plus hâtives d’ici la fin du siècle et plus variables selon les régions.     

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Crues et inondations et Pluies extrêmes

Vagues de chaleur : une intensification notable en 2025

Au début de l’été, une première vague de chaleur a touché les régions de Montréal, de la Montérégie, de Lanaudière, de la Mauricie et le Centre-du-Québec. 

En juillet, plusieurs localités ont de nouveau été affectées par une vague de chaleurs de 8 jours consécutifs touchant notamment les régions de Laval, Montréal et Longueuil. Du 26 au 29 juillet, un nouvel épisode de chaleur extrême, moins intense que la précédente, a affecté la vallée de la rivière des Outaouais ainsi que la couronne nord de Montréal.

Le mois d’août a également été marqué par l’une des plus sévères canicules jamais enregistrées au Québec, qui s’est étendue sur quatre jours consécutifs. Selon l’INSPQ, il s’agit de la plus importante jamais observée dans la province, les seuils de température ayant été dépassés dans l’ensemble des régions. Les études d’attribution portant sur cet épisode caniculaire ont montré qu’il était nettement plus probable en raison des changements climatiques. Autrement dit, l’influence humaine a rendu ce type de vague de chaleur de 2 à 10 fois plus probable.

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Vagues de chaleur

Une saison des feux prolongée et atypique 

Au Québec, la saison des feux a été moins intense que pour d’autres régions canadiennes. La saison a été à rebours des tendances habituelles. Un printemps très arrosé a limité le nombre d’incendies, trois à quatre fois inférieur à la moyenne, tandis que l’automne a connu une recrudescence exceptionnelle de feux en raison d’une sécheresse persistante. Au total, 558 incendies ont été recensés dans la zone de protection intensive de la province. 70 % d’entre eux sont survenus en fin de saison, d’août à octobre, une recrudescence tardive principalement attribuable au déficit de précipitations. Pour la première fois, une interdiction de feux à ciel ouvert a été émise en octobre. Quant à la zone de protection nordique, elle a subi deux fois moins de feux que la moyenne.

À l’échelle canadienne, la superficie brûlée en 2025 est la deuxième plus importante jamais enregistrée dans l’histoire du pays, derrière celle de 2023. Bien que le nombre d’incendies ait diminué, leur intensité a fortement augmenté en raison de conditions atmosphériques particulièrement favorables à leur maintien, c’est-à-dire des températures élevées et un temps très sec. Les fumées de ces feux ont fortement réduit la qualité de l’air dans plusieurs régions du Québec et se sont d’ailleurs rendues jusqu’en Europe.

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Feux de forêt

En définitive, l’année 2025 confirme une fois de plus que le Québec n’échappe pas à l’accélération des changements climatiques. Entre épisodes de chaleur records, précipitations extrêmes, saison des feux décalée et des inondations survenant en dehors des périodes habituelles, l’ensemble de ces événements témoigne d’un climat qui évolue rapidement et bouleverse les repères saisonniers. Alors que les observations convergent avec les projections scientifiques, elles rappellent surtout l’urgence de renforcer l’adaptation du territoire et la résilience des communautés face à la recrudescence attendue de ces phénomènes.

 

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