Manteau neigeux

L’hiver au Québec est associé à des périodes de grands froids et à la présence abondante de la neige. Cette neige, sous forme de manteau neigeux, joue un important rôle des points de vue économique, environnemental et culturel. 

Les caractéristiques du manteau neigeux, telles que son épaisseur, sa densité et sa granulométrie, varient tout au long de l’hiver. Le suivi régulier de ces caractéristiques est important pour les activités hivernales, les infrastructures et les bâtiments, l’agriculture et l’approvisionnement en eau des barrages hydroélectriques. 

Définitions

Manteau neigeux (snowpack en anglais) : Selon l’encyclopédie canadienne, le manteau neigeux désigne l’accumulation de neige au sol résultant de précipitations solides. 

Équivalent en eau de la neige (ÉEN) : La quantité d’eau sous forme liquide et solide présente dans un manteau neigeux, obtenue en faisant fondre toute la neige prélevée à une station météorologique.

Couvert de neige naturelle : Le couvert de neige naturelle correspond à l’étendue du manteau neigeux, quel que soit son épaisseur ou son ÉEN. Il peut être décrit en utilisant l’épaisseur de neige ou l’équivalent en eau de la neige du manteau neigeux comme indicateur.

Quelques bénéfices du manteau neigeux 

Le manteau neigeux offre de nombreux bénéfices à nos sociétés et à nos écosystèmes, dont : 

  • Une grande réserve d’eau : Le manteau neigeux accumulé en hiver constitue une grande réserve d’eau, qui est libérée lors de la fonte au printemps. La mesure de l’ÉEN présente dans le manteau neigeux est utilisée pour optimiser la gestion de l’hydroélectricité et de l’irrigation.

  • Une aide à la prédiction des inondations : Les données sur la vitesse de fonte peuvent aider à prédire les inondations. La fonte printanière, généralement rapide, dure de quelques jours à deux semaines.

  • Un excellent isolant thermique : La neige protège les plantes, les animaux et les humains des températures froides. Elle permet à certaines plantes de rester actives en hiver et aux petits animaux de se déplacer sous un couvert isolant. Les Inuits, lorsqu’ils se déplacent pour chasser, construisent encore des igloos pour se protéger du froid.

  • Un atout pour les activités hivernales : Les jeux d’hiver, tels que les châteaux forts, les batailles de boules de neige ou les glissades, ainsi que les sports hivernaux, comme le ski et la motoneige, procurent du plaisir et rendent l’hiver agréable. Ces plaisirs hivernaux favorisent le développement de l’industrie des loisirs au Québec.

Le manteau neigeux : Un refroidisseur de l’air

En raison de son haut indice de réflectivité, soit un albédo de 80 à 90 % pour la neige fraîche, les températures moyennes de l’air près d'une surface enneigée sont généralement plus froides de 5 à 10 °C. Si le manteau neigeux est très étendu, l’air froid peut se déplacer sur de grandes distances sans se réchauffer.  

Toutefois en raison de l’augmentation des températures, l’étendue du manteau neigeux terrestre tend à diminuer en Arctique au printemps, ce qui, combiné à la diminution de la surface de la glace de mer, contribue à amplifier le réchauffement de l’air de cette région. 

C’est pourquoi le manteau neigeux est reconnu comme un élément majeur du climat de la Terre. Il est aussi l’une des principales sources de rétroactions climatiques, c’est-à-dire que sa variation influence d’autres variables climatiques comme la température de l’air.

Mesurer l’épaisseur du manteau neigeux

Depuis le début du 20e siècle, le Québec s’est doté de stations météorologiques qui mesurent la température de l’air, la quantité et l’intensité des précipitations, ainsi que les caractéristiques du manteau neigeux. La plus ancienne station encore en activité est celle de Barrage Angliers, au Témiscamingue, ouverte le 15 février 1911. Il est bon de noter que le manteau neigeux peut également être mesuré par satellite. 

Les mesures sur le manteau neigeux permettent de déterminer son épaisseur, sa densité et l’équivalent en eau de la neige. Ce travail débute à la fin janvier et se poursuit deux fois par mois jusqu’à la disparition du manteau de neige.

Toutefois, le manteau neigeux varie grandement dans l’espace et le temps. La neige ne se dépose pas uniformément sur le territoire, étant donné sa volatilité et les obstacles sur son chemin. Par exemple, le vent participe à sa redistribution et à sa compaction, tandis que la topographie et la couverture végétale contribuent à son accumulation. De plus, une fois que la neige est déposée, les conditions météorologiques modifient sa densité, son épaisseur et la quantité d’eau qu’elle contient. 

Ainsi, les mesures du manteau neigeux prises à une station ne sont pas représentatives de l’ensemble d’une région donnée ou de l’ensemble d’une saison. 

Ces mesures d’observation sont très utiles pour la modélisation du couvert neigeux.

 

 
L’équivalent de l’eau en neige

La variable la plus fréquemment considérée dans les études et les projections sur le manteau neigeux est l’équivalent en eau de la neige (ÉEN). L’ÉEN renseigne sur les quantités d’eau disponibles dans le manteau neigeux. Ces réserves d’eau jouent un rôle dans le cycle hydrologique d’une région, notamment les inondations, les sécheresses, la disponibilité en eau pour l’hydroélectricité et le ruissellement des eaux.  

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