Pluie verglaçante

La pluie verglaçante est un phénomène bien connu des Québécois.  En effet, le Québec se classe parmi les endroits les plus touchés par les événements de ce type en Amérique du Nord, notamment dans le sud de la province et dans les vallées du fleuve Saint-Laurent, de la rivière des Outaouais, de la rivière Richelieu et de la rivière Saguenay.

Les épisodes de pluie verglaçante peuvent avoir des répercussions négatives sur les infrastructures, les écosystèmes, les activités économiques et même la santé publique. 

Définition | Pluie verglaçante et verglas

La pluie verglaçante est une précipitation liquide en surfusion dont les gouttes congèlent au moment de leur impact sur le sol, les objets à la surface ou sur des aéronefs en vol. 

Le verglas se définit comme un dépôt de glace généralement homogène et transparent, provenant de la congélation de gouttelettes de bruine ou de gouttes de pluie en surfusion sur les objets dont la surface est inférieure à une température de 0°C ou très légèrement supérieure. 

Des évènements marquants de pluie verglaçante au Québec 

 

Au cours des dernières décennies, le Québec a été témoin d’importants événements liés à la pluie verglaçante, qui ont marqué l’imaginaire collectif. En janvier 1998, deux épisodes consécutifs totalisant 5 jours ont causé ce que l’on appelle communément « la crise du verglas ». Celle-ci a frappé durement plusieurs régions de la province telles que l'Outaouais, la Montérégie, Montréal et la Beauce. Le «triangle noir» formé par Saint-Hyacinthe, Granby et Saint-Jean-sur-Richelieu, a enregistré des accumulations de verglas dépassant les 100mm. Près de 1,5 million de personnes ont été privées d’électricité, dont certaines pendant plus d’un mois. Cet événement a également eu des répercussions importantes sur les forêts en plus d’affecter la santé physique et mentale de plusieurs milliers de citoyens et de causer la mort d’une trentaine de personnes.

Apprenez-en plus sur l'évolution de pluie verglaçante au Québec.

Plus récemment, en avril 2023, un épisode de pluie verglaçante d’une durée de 13 heures à Montréal a provoqué des pannes d'électricité pour des milliers de foyers, en plus de causer des dommages considérables aux arbres. Cet événement a montré que même des épisodes de pluie verglaçante plus courts et moins intenses peuvent causer des perturbations, notamment en rendant les routes et les trottoirs glissants.

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Figure 1 : Quantité cumulée de pluie verglaçante observée entre 0600 UTC le 4 janvier 1998 et 0600 UTC le 10 janvier 1998 (tirée des données analysées par Milton et Bourque (1999)). L'intensité des observations est représentée à la fois par la taille des points et par leur couleur. La topographie du MRCC5 est représentée en gris. Tiré de Bresson et al. 2017. 

 
La formation de pluie verglaçante

 

Au Québec, durant la saison froide, les précipitations tombent généralement sous forme de neige. Pour qu’il y ait de la pluie verglaçante, deux conditions essentielles doivent être réunies : 

  1. Près de la surface, il doit y avoir une couche d’air froid dont la température est inférieure au point de congélation, soit moins de 0°C.

  2. Au-dessus de cette couche d’air froid, une masse d’air plus chaude, à une température supérieure à 0°C, doit être présente.

Lorsque ces deux conditions sont réunies, des flocons de neige commencent à se former dans la partie supérieure des nuages. En tombant, les flocons de neige atteignent la couche d’air chaud et fondent, se transformant en gouttes de pluie. En poursuivant leur chute, ces gouttes entrent dans la couche froide (<0°C) près de la surface. 

Si cette couche n’est pas trop épaisse, les gouttes demeurent sous forme liquide. Ce phénomène est appelé « surfusion ». À leur contact avec une surface froide - dont la température est de 0°C ou plus froid - elles gèlent immédiatement pour former du verglas. 

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Figure 2 : Profils atmosphériques de température lors de la formation de divers types de précipitations : neige, grésil, pluie verglaçante et pluie. Figure inspirée du National Weather Service.

 

Si la couche d'air chaud en hauteur n'est pas suffisamment chaude ou épaisse pour provoquer une fonte complète de la neige, les particules d'eau et de glace mélangée pourraient geler en billes de glace avant leur impact avec le sol. On obtient alors du grésil au lieu du verglas. Du grésil est également possible si la couche d'air froid est particulièrement froide. La figure 2 illustre la formation des différents types de précipitation. 

La topographie joue également un rôle important dans le processus de formation de la pluie verglaçante. En effet, les vallées du fleuve Saint-Laurent, de la rivière des Outaouais, de la rivière Richelieu et de la rivière Saguenay sont des zones particulièrement favorables à la pluie verglaçante. Cela s'explique par le fait que ces vallées canalisent l’air froid, facilitant le maintien d’une couche d’air froid près de la surface lors de l’arrivée d‘un système de basse pression chaud et humide en provenance du sud. 

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