Pluies extrêmes
Les projections climatiques actuelles indiquent que les pluies extrêmes seront plus intenses et plus fréquentes à l’avenir. Cette tendance sera encore plus importante avec le réchauffement climatique mondial.
Si l’ensemble des modèles climatiques simulent des hausses de pluies extrêmes, l’ampleur de ces augmentations varie néanmoins d’un modèle à l’autre. Ces hausses dépendent également de la région, de la durée des pluies et du caractère plus ou moins extrême de celles-ci. Ainsi, les pluies les plus extrêmes et de courtes durées risquent de connaître les hausses les plus marquées.
Projections pour le sud du Québec
Pour le sud du Québec, selon un scénario d’émissions élevées (SSP3-7.0), on projette :
Une hausse de 10 % pour les maximums annuels de pluie sur 24 heures à l’horizon 2041-2070
Une hausse de l’ordre de 15 % à 20 % à l’horizon 2071-2100
Ces augmentations seront plus importantes pour les pluies maximales annuelles de moins de 24 heures. Elles devraient atteindre 15 % pour la période 2041-2070 et 20 % à 25 % pour la période 2071-2100, selon le même scénario d’émission.
La complexité d’obtenir des projections fiables des pluies extrêmes de courtes durées
L’ampleur de l’augmentation de la fréquence des pluies extrêmes de courtes durées demeure relativement incertaine. La représentation des processus qui les génèrent dans les modèles climatiques est fortement dépendante de la résolution de ces modèles. Pour les modèles climatiques globaux, cette représentation est insuffisante. Seuls les modèles régionaux fournissent une information adéquate sur ces précipitations, mais ils ne permettent pas une représentation explicite du temps orageux.
L’utilisation croissante de modèles climatiques régionaux en mode convection résolue permet une meilleure représentation de certains processus liés aux pluies extrêmes, particulièrement les pluies estivales. Le coût en temps de calcul limite néanmoins la production de simulations sur de longues périodes.
Au cours des prochaines années, les améliorations apportées tant aux projections climatiques qu’aux méthodes d’ajustement statistique (incluant des méthodes utilisant l’intelligence artificielle) devraient aider à affiner les produits disponibles et la mise en place de mesures d’adaptation plus appropriées. Les projections actuelles pour le sud du Québec doivent donc être envisagées comme des valeurs-guides et modulées au besoin en fonction des risques locaux encourus.