Énergie

Modifications dans la capacité de production

Hydroélectricité

En plus d’un réchauffement des températures moyennes, les changements climatiques sont synonymes de modifications dans les régimes de précipitations et donc dans les régimes hydrologiques. La production hydroélectrique étant dépendante du débit des rivières, ces changements pourraient affecter la capacité de production. L’augmentation des précipitations hivernales et printanières, surtout lorsque combinée à des redoux hivernaux, peut devancer l’occurrence de la crue printanière. Si ces changements peuvent représenter une opportunité pour certaines centrales, les bénéfices peuvent dépendre de nombreux facteurs. Par exemple, si les réservoirs sont déjà pleins, l’arrivée d’une grande quantité d’eau ne sera pas aussi utile.

À l’opposé, une aggravation des périodes de sécheresse est attendue pour les saisons d’été et d’automne, ce qui aura également des impacts négatifs sur la production hydroélectrique, surtout pour les centrales au fil de l’eau. Celles-ci n’ont pas de réservoir et dépendent uniquement du débit de la rivière. Une diminution du débit entraînerait donc une diminution de la capacité de production.

 

Autres sources d’énergie

Bien que l’hydroélectricité soit dominante au Québec, l’énergie éolienne est également une source d’électricité intéressante, n’émettant pas ou peu de GES. Celle-ci étant dépendante des vents, la capacité de production pourrait augmenter si la puissance du vent augmente, ou diminuer dans le cas contraire. Par contre, l’impact des changements climatiques sur les vents demeure incertain. 

Projet de recherche

Impacts des changements climatiques sur le potentiel éolien WEC 2100

Ce projet permettra aux opérateurs de réseaux électriques canadiens, Hydro-Québec, Manitoba Hydro et Ontario Power Generation notamment, d’améliorer la planification à long terme de l’énergie éolienne et d’en augmenter la fiabilité.

Impacts sur le transport et la distribution de l’énergie

Puisque de nombreuses centrales hydroélectriques et parcs éoliens se trouvent loin des grands centres urbains, là où la plupart des utilisateurs se trouvent, l’énergie produite doit être transportée sur de grandes distances notamment du nord au sud de la province. Le réseau de transport et de distribution d’énergie couvre l’ensemble de la province et est donc exposé à une variété d’impacts des changements climatiques. Les événements extrêmes tels que les feux de forêt, les inondations, les événements de précipitations extrêmes, les vents violents et le verglas et même le dégel du pergélisol peuvent endommager les infrastructures de transport d’énergie ou affecter l’efficacité de certaines composantes telles que les transformateurs et interrompre l’approvisionnement. La tendance pourrait d’ailleurs s’avérer être à la hausse en raison des changements climatiques.

 

Prenons l’exemple du verglas qui pourrait augmenter dans les régions plus au nord de la province. Celui-ci peut ajouter un poids important aux fils et aux tours de transmission pouvant ainsi causer leur effondrement. Une tempête avec de grands vents peut également engendrer des bris de fils et de poteaux, coupant l’électricité de plusieurs utilisateurs.

Les chaleurs extrêmes réduisent quant à elles la capacité de transport énergétique des lignes électriques, affectant ainsi l’énergie disponible lors de périodes de forte demande. Elles peuvent aussi causer la dilatation des câbles, ce qui peut les abaisser en dessous de la hauteur minimale sécuritaire et même provoquer des étincelles et générer des feux.

L’augmentation de la croissance des plantes se trouvant sous les lignes électriques, en raison du réchauffement des températures, touche également le réseau de transport et distribution. En effet, que ce soit les arbres en milieu urbain ou l’ensemble de la végétation sous les lignes à haute tension, l’entretien doit être fait de façon plus fréquente pour éviter des contacts entre la végétation et les infrastructures de distribution.

Projet de recherche

Exposition et adaptation aux incendies dans la taïga canadienne

Les approches développées pourront guider les décisions stratégiques des partenaires industriels et des communautés des régions sub-arctiques en matière de gestion du risque des feux.

Variation de la demande en énergie

Dans le futur, la demande énergétique risque de varier à cause de l’augmentation des températures. De ce fait, la demande sera plus importante l’été, surtout lors de périodes de forte chaleur, due à l’utilisation plus intensive de climatiseurs. Les périodes de pointes estivales pourraient donc survenir en même temps que les capacités de transport sont réduites dû aux fortes chaleurs alors que le niveau dans les réservoirs des barrages est le plus bas. À l’inverse, la demande pourrait toutefois diminuer en hiver, les températures plus clémentes réduisant ainsi les besoins en chauffage. 

Il ne faut également pas perdre de vue qu’une augmentation de la demande en générale est attendue dû à l’électrification croissante de la société, entre autres pour les transports et les industries très énergivores, telle que les centres de données. 
 

Une défaillance dans le système énergétique peut, par un effet de cascade, affecter plusieurs autres systèmes comme le réseau de la santé, l’approvisionnement en eau, les télécommunications, etc. L’énergie est d’ailleurs l’un des dix secteurs identifiés comme infrastructures essentielles dans la Stratégie nationale sur les infrastructures essentielles puisque la population et les secteurs économiques en sont dépendants. 

button back to top